Le collectif La Cohue s’empare de l’écriture incisive de Dennis Kelly pour nous offrir une expérience théâtrale immersive et percutante. “Orphelins” intègre en effet le public dans un affrontement triangulaire explosif, un multiple rapport de force qui terrasse et sert le ventre. Une autopsie du malheur, une analyse à froid de la répétition inéluctable de la misère et du choc de nos désillusions. Au plus près de la violence.
Dany et Helen profite d’un dîner en amoureux, la soirée s’annonce calme et romantique, leur petit garçon Shane dort chez la grand-mère, Helen est enceinte du deuxième, ils ont incontestablement envie et besoin de se retrouver. Liam, le frère d’Helen débarque alors à l’improviste, couvert de sang. Cet événement va agir en catalyseur, en révélateur de rancœurs, de non-dits et de colères refoulées. Une bombe à fragmentation qui va leur exploser à la figure et défigurer les apparences.
Martin Legros et Sophie Lebrun questionnent avant tout ici la forme, l’enchevêtrement de la fiction et de la réalité au plateau. Le dispositif mis en place est original, la scénographie tri-frontale, lecture au micro des didascalies, accueil du public par les comédiens, tout semble nous inviter à un laboratoire, à une expérience où le spectateur identifie clairement qu’il assiste à une fiction. Pourtant en trois parties distinctes le public est assailli par le réalisme cru de ce huis clos insoutenable. Le trouble s’installe dans le moindre geste, le moindre regard alimentant un climat de paranoïa et de suspicion. Positionnés tout autour de l’action nous participons en voyeurs à l’horreur, nous cherchons à comprendre, nous devinons peut-être que le pire est encore à venir. Les trois acteurs impeccables dans ce jeu de monstres ne nous laisseront pas reprendre notre souffle, le malaise grandissant faisant place à une tension électrique inscrite sur les visages et les corps des comédiens. Céline Orhel, Julien Girard et Martin Legros, citons les car la performance est à couper le souffle, sont tour à tour victimes et bourreaux, beaux et laids, des personnages magnifiques et détestables. “Orphelins” est un miroir déformant que l’on tend à une société malade et pour nous sans aucun doute, une expérience hors du commun.
Audrey Jean
« Orphelins » de Dennis Kelly
Mise en scène : Sophie Lebrun et Martin Legros
Martin Legros et Sophie Lebrun questionnent avant tout ici la forme, l’enchevêtrement de la fiction et de la réalité au plateau. Le dispositif mis en place est original, la scénographie tri-frontale, lecture au micro des didascalies, accueil du public par les comédiens, tout semble nous inviter à un laboratoire, à une expérience où le spectateur identifie clairement qu’il assiste à une fiction. Pourtant en trois parties distinctes le public est assailli par le réalisme cru de ce huis clos insoutenable. Le trouble s’installe dans le moindre geste, le moindre regard alimentant un climat de paranoïa et de suspicion. Positionnés tout autour de l’action nous participons en voyeurs à l’horreur, nous cherchons à comprendre, nous devinons peut-être que le pire est encore à venir. Les trois acteurs impeccables dans ce jeu de monstres ne nous laisseront pas reprendre notre souffle, le malaise grandissant faisant place à une tension électrique inscrite sur les visages et les corps des comédiens. Céline Orhel, Julien Girard et Martin Legros, citons les car la performance est à couper le souffle, sont tour à tour victimes et bourreaux, beaux et laids, des personnages magnifiques et détestables. “Orphelins” est un miroir déformant que l’on tend à une société malade et pour nous sans aucun doute, une expérience hors du commun.
Audrey Jean
« Orphelins » de Dennis Kelly
Mise en scène : Sophie Lebrun et Martin Legros
Avec Julien Girard, Sophie Lebrun, Martin Legros et Céline Ohrel
Crédits photos Virginie Meigné
Festival Off d’Avignon
11 Gilgamesh à 20H35
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11 Gilgamesh à 20H35