Franck Harscouët est l’auteur du spectacle Je m’appelle Adèle Bloom qui sera à l’affiche du Studio Hébertot du 16 au 18 juin à 21h. Franck Harscouët nous livre les dessous de sa mise en scène.
Quelle est la genèse de votre projet ?
Il s’agit d’une création motivée par l’envie de parler d’un sujet qui reste méconnu : la psychiatrie. Alors que la plupart des domaines concernant la santé humaine, la chirurgie, la biologie, ont fait d’énormes progrès, la psychiatrie, elle, est restée sur l’étagère des sujets tabous. Je voulais me pencher sur cette question délaissée depuis tant d’années et mettre en lumière cet incroyable décalage entre des pratiques quasi moyenâgeuses dans le traitement de la folie à une époque qui ne l’est pas du tout : les années 40. Parallèlement à cela j’avais envie de superposer à cette question le destin d’une jeune femme créatrice, autre sujet tabou de cette époque… Et d’en tirer au fond, un objet très romantique.
Comment vous est apparue la mise en scène ?
J’ai une vision très cinématographique de la mise en scène. Je suis photographe par ailleurs. Que ce soit dans l’écriture, la mise en scène ou la photo, j’ai une inspiration et une approche très cinéphiliques. En tout cas j’avais envie pour ce spectacle de faire tout sauf de l’académique théâtral et trouver une manière d’enchainer les scènes, d’utiliser le son et les éclairages de façon très atmosphériques, comme les fondus au noir du cinéma. J’avais envie aussi d’un jeu très vif, viscéral et expressionniste, un jeu sincère mais très vivant, qui ait de l’affront, de l’aplomb. Il était important pour moi de dépasser le pur réalisme compassé traditionnellement attaché aux scénarios historiques.
Quelles ont été les contraintes de mise en scène ?
Le texte est classique dans sa construction : il s’agissait de pulvériser avec la mise en scène toutes les conventions pour faire surgir ce que j’appellerais des coups d’éclats.
Comment le choix de la distribution s’est imposé à vous ?
J’ai écrit cette pièce pour Armelle Deutsch. Elle dispose d’un potentiel très fort, une profondeur, un charisme et une voix fantastiques parfaitement adaptés à cet incroyable rôle où elle a tout à faire, sans jamais lâcher la scène une seconde. Pour les autres rôles, je me suis reposé sur des interprètes à la très forte présence que je connais depuis longtemps.
Comment définiriez-vous cette mise en scène ?
Flamboyante j’espère !Â
Propos recueillis par Laurent Schteiner