Paméla Ravassard, co-autrice avec Garlan Le Martelot, nous a dévoilé, dans le cadre du Phénix Festival, les ressorts de sa mise en scène. Son spectacle, dont elle a signé également la mise en scène, sera à l’affiche du théâtre de l’Opprimé le 4 juin à 20h30.Â
Quelle est la genèse de votre projet ?
Pendant le confinement, grâce à la demande de Raphaelle Saudinos, il m’est arrivé de lire des histoires aux enfants. Ma fille, Ysé, m’a suggéré de lire l’histoire de Courgette. J’ai trouvé un lien avec 65 Miles (ma précédente mise en scène) et ses thématiques, et le lendemain matin, c’était une évidence pour moi : je devais adapter le roman Autobiographie d’une Courgette.
Comment vous est apparue la mise en scène ?
Je dirais assez directe dans l’adaptation que j’ai réalisé avec Garlan Le Martelot qui joue Courgette. Je souhaitais tirer la résilience par la musique. Je voulais également que tous les comédiens jouent d’un instrument de musique. Et puis, il fallait que cela soit progressif, que les souvenirs de Courgette reviennent peu à peu. J’aime que l’on voie les choses se mettre en place. J’aime également lorsqu’il y a des bouts d’âmes qui sont laissés au fur et à mesure sur le plateau.
Quelles ont été les contraintes de mise en scène ?
Tout d’abord, le nombre de personnages. Mais il est difficile de parler de la mise en scène sans parler de l’adaptation. On a dû enlever des personnages, modifier des choses, écrire des scènes qui n’existaient pas dans le roman, faciliter les changements de costumes… Il y avait d’autres contraintes techniques étant donné qu’il y a de instruments de musiques. Et je voulais pousser l’élévation d’Icare en spatialisant le décor sur deux niveaux de hauteur.
Comment le choix de la distribution s’est imposé à vous ?
Assez facilement. Je ne voulais pas de comédiens qui interprètent l’enfant mais qu’ils portent encore en eux une part d’enfance. Ils devaient pouvoir jouer également d’un instrument de musique en lien avec le caractère de leur personnage. Et puis, évidemment je voulais travailler avec des gens que j’admire et que j’aime.
Quelle a été votre liberté en passant de la lecture au plateau ?
Il fallait créer une scénographie à plusieurs niveaux de hauteur et un univers sonore. Et la grande liberté, on a voulu faire une pièce à plusieurs niveaux de lecture. Ainsi tout le monde peut s’y retrouver de 7 à 97 ans !
Une anecdote marquante ?
Pendant toute la première partie des répétitions, Vanessa, enceinte, a travaillé son rôle. Nous avons été sélectionnés à Affluence, qui est un réseau de programmateurs de Bourgogne Franche-Comté. Nous devions faire une lecture d’une vingtaine de minutes le 31 janvier dernier. Mais elle n’a pas pu être là car elle était en train d’accoucher ! La mascotte de Courgette est née ce jour-là ! Et elle nous a accompagné depuis tout au long des résidences.
Comment définiriez-vous en quelques mots votre mise en scène ?
Rythmée, précise, poétique et dynamique.
Propos recueillis par Laurent Schteiner