A quelques jours de l’ouverture du Phénix Festival, nous avons eu la chance de rencontrer Vanessa Sanchez, metteuse en scène et adaptatrice du spectacle Amours. Sa création a été plébiscitée par l’édition 2022 du Phénix et sera à l’affiche du Théâtre de L’Opprimé le 2 juin de 19h et le 3 juin à 20h30. L’artiste de 49 ans, banlieusarde et espagnole d’origine, a accepté de se prêter au jeu du portrait chinois, pour notre plus grand plaisir.
Vous êtes un cocktail…
« Un mojito, mon fils en fait toujours! (rires) »
Vous êtes un mouvement…
« Ce qui me vient tout de suite, c’est le mouvement de la poterie au tour. »
Vous êtes une sensation…
« Des frissons. En général quand on en a, on vit des moments sympas ! »
Un évènement qui vous anime intérieurement…
« Les marches pour le climat. J’aime beaucoup la solidarité que l’on expérimente avec ses paires en manifs. Et puis la question du climat apparaît particulièrement vitale en ce moment. »
La couleur de votre plume…
« Rouge, rouge carmin plus précisément. C’est ma couleur préférée , elle me définit. Tout ce qui se rapporte au rouge me plaît. L’amour, le feu, la rage… »
Une plume inspirante…
« Leonor de Recondo qui a écrit le roman que j’ai adapté. Son caractère émancipé en tant que femme et sa façon de raconter les scènes de chairs m’inspirent. C’est puissant et rare d’écrire sur un tel sujet sans crudité. »
Vous êtes une fiction…
« Je pense à la Bande Dessinée Les Passagers du vent de François Bourgon. Ca évoque le parcours d’une femme libre et la question de l’esclavage. A l’époque où je l’ai lu, ça m’avait beaucoup marqué. »
Vous êtes un territoire…
« Un territoire de montagne dans la Drôme. J’ai passé beaucoup de temps dans ce coin de France. J’aime l’esprit de cette région. J’y ai beaucoup d’amis, j’y ai beaucoup travaillé, aussi. »
Vous êtes une culture…
« L’Amérique latine. Il y réside une énergie qu’on ne trouve plus trop en Europe. La jeunesse est bouillonnante. Il y existe une folie, un vent de liberté, notamment depuis ces dernières années. Il y a pleins de couleurs les gens sont exubérants. J’aime cette population et cette culture «Â
Vous êtes un objet d’art…
« Une poterie bien rustique, à la fois artistique et utile, comme un bol ou un saladier. »
Vous êtes un tableau…
« Une toile de Schiele. Je pense notamment à cette peinture dont j’ai oublié le nom qui met en scène une femme rousse, les cheveux tirés en arrière, la couleur chair prédomine. Ca m’a beaucoup inspiré pour Amours. J’y ai mis énormément de tons chairs. »
Vous êtes une personnalité…
« Là tout de suite puisqu’elle est au cÅ“ur de l’actualité, je dirai Miss Tic qui vient de décéder. J’ai découvert comme beaucoup son visage récemment. On ne la connaissait pas. C’était un esprit libre. Autrement, je dirai Niki de Saint Phalle qui peignait des femmes très rondes et fortes. Elle était très avant-gardiste. Son discours sur la violence notamment était formidable. Il y a pleins de couleurs, c’est anti-conventionnel ! »
Propos recueillis par Marie-Amélie LORHO