Festival Humour et Eau Salée : « La grande finàle » par la compagnie Volubilis

Ce concours de danse en public rappelle par ces aspects grinçants et oppressants le roman d’Horace McCoy adapté au cinéma par Sydney Pollack, « On achève bien les chevaux ». Cette comédie dramatique grinçante démonte les rouages d’une société qui broye ses propres enfants. Reprenant cette trame, la compagnie Volubilis imprime cette histoire dans un décorum propice à cet esprit criminel et sacrificiel.

Des concurrents évoluent sur scène en dansant. Au fur et à mesure, ils seront éliminés car il n’y aura qu’un seul vainqueur. Les minutes s’écoulent et les concurrents s’épuisent au fur et à mesure. Eliminés, ils se retrouvent, de fait, marginalisés. Certains refusent même cette injuste mise à l’écart. En introduisant une somme d’esprit burlesque, le propos tire à la satyre, dénonçant un modèle inhumain dépourvu de limites. Un déséquilibre est même orchestré dans le concours par le choix de concurrents tous dissemblables. Un speaker vêtu d’un costume pailleté, soutenu par des un groupe de musiciens, apporte tension et rythme à ce concours qui ne connaitra qu’un vainqueur. Rappelant à certains égards les jeux du cirque, l’humiliation, le caractère oppressant et la violence du propos constituent un puissant rappel à l’ordre sur de possibles dérives d’une société devenue inhumaine et criminelle. Saluons la performance physique de ces comédiens qui enlèvent ce spectacle. Cette Å“uvre, publiée en 1935, n’a malheureusement pris aucune ride !

Laurent Schteiner