Phénix Festival : Portrait de Roxane Le Texier, autrice et artiste pluridisciplinaire
Jeune et jolie artiste pluridisciplinaire, Roxane Le Texier dispose d’une puissance artistique étonnante : le théâtre, la chanson, la musique, l’écriture et la composition, rien ne semble résister à l’élargissement de son spectre créatif. Véritable entrepreneuse, elle réalise des concerts avec ses musiciens en composant ses propres chansons, en produisant son album, son graphisme et tout le travail numérique attenant. Cette artiste aux multiples facettes, nous propose dans le cadre du Phénix Festival, son tout premier spectacle sur la rupture amoureuse, « T’as fait danser ma planète » qui sera au Lavoir Moderne Parisien les 6, 7 et 8 juin prochains à 19h.Â
Quel est le sujet de « T’as fait danser ma planète »
Roxane Le Texier_ C’est une pièce qui aborde de manière poétique mais espiègle la rupture amoureuse. On suit le parcours d’une jeune femme qui s’est définie par une grande histoire d’amour, qui a construit ses contours par le biais du « nous » et qui ne sait plus ce que veut dire être « je ». Etre singulière, intrinsèque. L’inspiration est personnelle. Une grande rupture par suite à une grande histoire d’amour. Je me suis façonnée par le sentiment amoureux. Je suis une amoureuse de l’amour. Je voulais raconter cette histoire pour faire écho à toute forme de rupture existante, à l’absence, à la connaissance de soi. Que signifie « exister soi avec soi » et pourquoi on a besoin de définir par le sentiment amoureux avec l’autre ?
Comment a été conçu ce spectacle ?
R.L.T._ Il s’agit d’un soliloque musical. C’est ma première pièce qui s’articule autour de mes chansons. Ce spectacle me permettait de jouer, de chanter, de danser, de raconter des histoires, utiliser des vidéos. L’appel à différents médias me permettait de créer un espace multisensoriel du plateau.
Vous vous êtes définie comme amoureuse de l’amour… est-ce que ce n’est pas un peu dangereux dans une relation ?Â
R.L.T._ Oh là là , c’est un peu la grande question. C’est ce que j’ai envie de soulever dans cette pièce. L’héroïne traverse une sorte de coma, qui est un peu l’oubli de soi. Qu’est-ce qui est le plus grave ? S’oublier soi dans la relation ou oublier l’autre pour continuer à survivre. Alors oui, être amoureuse de l’amour, on peut se perdre dans cette fusion dans l’autre. En même temps le sentiment amoureux est tellement beau à vivre… Il y a là quelque chose de l’ordre du mythe romantique. Une dépendance voulue. c’est aussi ça que j’avais envie de raconter. Mes contours n’étaient pas assez dessinés.
Suite à cette rupture, la douleur qu’elle génère s’avère-t-elle salutaire ?Â
R.L.T._ Oui. En imaginant ma vie sans relation amoureuse, j’avais l’impression que j’allais mourir. Bien sûr, il ne s’agissait que d’une image. Cela m’a permis de réfléchir pourquoi j’ai « piedestalisé » la relation amoureuse. Là où je pensais disparaitre, je me suis réinventée, redécouverte car je me connais mieux. Je me suis déployée.
Comment avez-vous conçu l’accompagnement musical ?
R.L.T._ L’arrangement a été réalisé par Robinson Senpauroca, compositeur et producteur de musiques qui dispose de compétences musicales d’orchestration en la matière. Il a su répondre à toutes mes demandes. Il m’a proposé des pistes d’arrangement que j’ai validées. Il a composé aussi des tableaux d’ambiance musicale pour symboliser le coma, les bruitages d’hôpital… Il va travailler également sur la création de l’album issu de la pièce qui sortir pour Avignon.
Comment se manifeste la poésie dans ce spectacle ?
R.L.T._ La poésie est très importante pour moi. Mais je suis partie de recueils philosophiques voire psychologiques où même du compte Instagram « Amours solitaires » qui reflète une poésie moderne incroyable et totalement accessible. Cela contribue à dépoussiérer une poésie très romanesque.
D’un mot, comment définiriez-vous votre spectacle ?
R.L.T._ Hybride.
Une couleur ?
R.L.T._ L’indigo quand je pense inconscient. Il s’agit de la couleur du côté chakra coronal
Propos recueillis par Laurent Schteiner
Copyright Noemie KadanerÂ