Phénix Festival : Focus sur la mise en scène de Pierre Delaup
Dans le cadre du Phénix Festival, nous avons eu la chance de rencontrer Pierre Delaup, auteur et metteur en scène du spectacle Paquita. Sa création a été plébiscitée par l’édition 2023 du Phénix et sera à l’affiche du Théâtre du Funambule les 5 et 6 juin prochain à 19h. Découvrez notre focus sur la mise en scène de Pierre Delaup autour de son spectacle Paquita.Â
Quelle est la genèse du projet ?
Il s’agit d’un seul en scène interprété par Marine LLado. Ce spectacle s’est inspiré de l’histoire de sa famille, plus particulièrement celle de sa grand-tante. Elle m’en a fait part afin qu’on élabore un projet. Ce qui m’a plu est intimement lié à mes cours d’histoire, la guerre d’Espagne. Et l’histoire de ces espagnols en 1939 coïncident avec le début de la 2e guerre mondiale. On parle de l’Allemagne ou de l’Italie mais peu de l’Espagne. A travers cette pièce, j’ai beaucoup appris, notamment sur les actes peu reluisants de la France concernant ces réfugiés.
Comment vous est apparue la mise en scène ?
Elle m’est apparue après coup. Concernant un seul en scène, c’est particulier. J’ai abordé cette mise en scène comme si ce n’était pas un seul en scène sans me projeter sur les personnages qui se rencontreraient à tel ou tel endroit. Une fois écrite, elle devait être minimaliste car Marine est seule au plateau. La mise en scène se base sur 2 objets : une malle de voyage et une grille qui se déplace et symbolise toute la notion d’enfermement où s’est retrouvée cette petite fille.
Quelles contraintes vous sont apparues sur le plateau ?
Le texte existe. Comment fait-on vivre tout ça avec pas moins de 25 personnages. C’est bien sur le travail de tout seul en scène.
Quelles libertés par rapport au texte vous êtes-vous donnés ?
On laisse parler la théorie. Déterminer ce qui bloque et contourner toute forme d’obstacle qui se présente. Il y a un élément important hormis les 2 objets précédemment cités est la présence importante du son afin de bien immerger le spectateur. Ce dispositif a permis également d’alléger le texte.
Comment s’est déroulé le travail de jeu d’acteur ?
On a décidé de le faire en 3 phases : le texte cru sans décor, ensuite le décor et le son ont été ajoutés et enfin une 3e phase où on fait à nouveau abstraction du son et du décor car Marine dispose de tout l’imaginaire sans ces artifices.
Un mot pour définir votre mise en scène ?
Multi-dimensionnel.
Avez-vous un souvenir marquant à nous partager ?
Avec l’arrivée d’une résidence technique, le premier tableau s’est affiché très vite. Avec les costumes, le décor, les lumières et le son qui donnait vie à l’ensemble, tout est apparu rapidement. La chaleur se diffusait sur scène. C’était la première fois que l’ensemble existait.
Propos recueillis par Laurent Schteiner
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