Théâtre : « La nuit des rois » d’après William Shakespeare

La Nuit des Rois a fait récemment son entrée au Lucernaire. Ce chef-d’Å“uvre de William Shakespeare a été adapté sous la forme d’une farce joyeuse et musicale. La proposition de Benoît Facerias, pleine de couleurs, a su conserver l’esprit même du Maître tout en apportant une touche d’humour décalé jubilatoire. 

Quelque part en Illyrie, le Duc Orsino est amoureux de le belle et riche Comtesse Olivia. Cette dernière, toute à la douleur de la perte de son père et de son frère, repousse ses avances.
Deux jumeaux Viola et Sébastien, naviguant depuis Messine, affrontent une tempête effroyable, non loin des côtes d’Illyrie. Le navire fait naufrage et les jumeaux survivants échouent en terre d’Illyrie en des endroits différents. N’étant plus protégée par son frère, Vila se déguise en homme et se présente à la cour d’Orsino sous le nom de Césario. Le Duc y voit l’opportunité de s’en servir afin de gagner les faveurs d’Olivia. Mais, Viola succombe secrètement au charme d’Orsino en tentant cette ambassade improbable. De son côté, Olivia est séduite par la beauté mystérieuse de Césario. Son frère jumeau Sébastien, qu’elle croyait disparu, réapparait. Sa ressemblance frappante avec Césario trompe Olivia. Les ressorts de la comédie ainsi posés génèrent une multitude de quiproquos cocasses pour le plus grand plaisir du spectateur.

Les 6 comédiens qui évoluent sur scène incarnent avec brio une dizaine de personnages de cette histoire facétieuse. Tour à tour, interprètes et musiciens, ils égayent cette pièce dans une ronde musicale joyeuse et désopilante. La narration décalée, aux reflets contemporains, apporte une dimension humoristique supplémentaire enrichissant le propos de la pièce. Concise et pleine de saveur, la mise en scène dynamique de Benoît Facerias nous transporte en 70 minutes dans un univers où la contemporanéité s’avère lisible de tous.

Laurent Schteiner