Théâtre : « La Contrainte » de Stefan Zweig

Ecrite en 1920, peu après la première guerre mondiale, cette nouvelle met en évidence le rapport de l’homme à la guerre, et plus particulièrement son sens de la patrie et de ses valeurs intrinsèques personnelles. Quel est le poids implicite, insidieux ou non qui crée une contrainte, une obligation à répondre présent à l’appel de la nation pour participer à la guerre ? Comment la vie, elle-même, est apte à répondre à ce besoin impérieux de l’Etat sous la forme d’un pacifisme mâtiné de l’amour des proches ? On ressent tout le désarroi de Stefan Zweig qui enracine ses personnages dans un imbroglio de sentiments tragiques et désespérés. La force de la contrainte à s’engager, à se mobiliser et l’inanité de la guerre dominent cette nouvelle.

Rythmée par un univers électro rock, les interactions des personnages sont frontales et déchirantes. La poésie et l’urgence du temps témoignent d’une course contre la montre où la vie s’efface peu à peu laissant le champ libre à la mort. Tout palpite à l’infini sur la ligne de crête du chaos. Les comédiens sur scène réalisent une jolie performance sur un chemin de vie qui devient soudainement terreux. L’adaptation modernise cette nouvelle qui, malheureusement, est toujours d’actualité.

Laurent Schteiner