Il  existe des spectacles qui ne disposent pas de grands renforts de publicité mais qui  méritent qu’on s’y attarde un peu et qu’on leur rende justice. C’est le cas de cette pièce très particulière qui se joue actuellement à l’Essaïon. Ce seul en scène de cette papesse américaine est une invitation à se pencher avec humour sur la religion en abordant les questions que tout le monde se pose sans jamais avoir osé le demander. Ce spectacle, intelligemment rédigé, nous incite à la réflexion en apportant une touche de fantaisie sur un sujet sensible et controversé.
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Nathalie Mann incarne une papesse touchante et décalée en « diable » qui utilise la publicité afin de financer son intronisation en s’adressant à ses fidèles. Jouant avec les contradictions apparentes (femme et américaine), elle aborde son discours en faisant fi de ce hiatus qui pourrait se révéler davantage un frein qu’un atout.
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Jouant avec les intermèdes publicitaires, elle nous apparait, de façon sexy, comme le renouveau de la papauté en….2040. Afin de planter le décor, elle évoque ses prédécesseurs avec leurs accès prononcés de modestie (de Jean XXIII à Jean-Paul II). En accord avec Jean VIII, qui n’était autre qu’une…femme, elle revendique son héritage biologique et spirituel. Et c’est en toute logique qu’elle prend le nom de Jeanne II.
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Cette pièce à  la lisière de la théologie, de la politique et de la philosophie choisit d’aborder l’aspiration libérale, voire progressiste des fidèles. Mais finement, notre papesse, y relève quelques contradictions. Notamment le désir de la part de ces libéraux de se voir garantir davantage de règles et finalement désirer un Dieu sévère et vengeur.
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Mais la question même de ce besoin de communion se pose. Il suffit de recréer une ambiance mystique propre à la dévotion et à l’adoration. « Jésus est adorable. » On s’aperçoit qu’il est nécessaire à la vie de l’homme.
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Comment expliquer la misère humaine sur terre ? Est-elle l’œuvre de Dieu ? Certains estiment que Dieu s’est dédouané sur l’homme en lui laissant le libre arbitre. Pour d’autres, Dieu est présent en chacun de nous puisque l’homme est fait à son image.
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Mais que penser du sacrifice de Jésus ? Fils de Dieu ou mystificateur ? Quoiqu’il en soit, et quoiqu’on peut en penser, il incarne le don de soi, la croyance en l’humain à un point tel (même si nous ne sommes pas croyants) qu’il force l’admiration.
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Nathalie Mann interprète avec talent cette papesse qui nous dévoile toute l’ambigüité du sujet. Elle apporte, énergie, humour et même sensualité à un personnage considéré comme conventionnel et humble. Si la papesse est la victoire virtuelle d’une femme sur l’histoire de la papauté, celle de Nathalie Mann, est sans conteste bien réelle dans ce spectacle passionnant.
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Laurent Schteiner
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La papesse américaine d’après le pamphlet d’Esther Vilar
Adaptation de Robert Poudérou
Mise ne scène de Thierry Harcourt
Avec Nathalie Mann
Crédits photos : Mehdi Benhafessa
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Théâtre de L’Essaïon
6 rue Pierre-au-Lard
75004 Paris
Réservations : 01 42 78 46 42
www.essaion.com
du jeudi au samedi à 20h00
jusqu’au 14 janvier
Et au théâtre Berthelot à Montreuil Sous Bois les vendredi 4 et samedi 5 novembre à 20h30
LAÂ BANDE-ANNONCE : cliquez sur le lien suivant :
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