Dans son dernier ouvrage paru aux Éditions de L’Entretemps que Norbert Aboudarham détaille avec précision l’importance de l’absurde au théâtre. Et si l’absurde à travers le théâtre permettait de concevoir une certaine philosophie de vie. C’est ce que Norbert Aboudarham se propose de nous faire découvrir.
Le théâtre s’est révélé à la fin de la seconde guerre mondiale comme un anti-tout. Le moyen de mettre en forme un théâtre de l’absurde qui s’appuie sur une certaine déstructuration des trois célèbres unités de valeurs. Nous aurons ainsi une inutilité de lieu, une inutilité de temps et une inutilité d’action. De Beckett à Ionesco, ce système fut largement consacré. A ceci près que la scénographie vide des pièces de Beckett était vide conçu comme un vide existentiel qui interroge les spectateurs. A son inverse, Ionesco prône une scénographie pleine qui aboutit au même résultat.
Mais gare à l’absurde ! Ce dernier dispose d’un comportement subversif. Ce faisant, il peut posséder en lui une trame politique subversive. Mâtiné de burlesque où les situations décalées provoquent un rire salvateur, les situations absurdes donnent naissance à des « principes révolutionnaires ».
Si l’absurde met en scène la comédie humaine sous toutes ces formes, il constitue une forme d’irrationalité assurant un contre-pouvoir nécessaire et fondamental aux règles sociales et politiques que nous impose notre société.  Il nous incombe de maintenir en vie ce phénomène de régulation qui conditionne notre liberté.
Laurent Schteiner
« L’Absurde au théâtre » de Norbert ABOUDARHAM
ISBN : 978-2-35539-237-5 – Prix : 9,25 €
EDITIONS DE L’ENTRETEMPS