Anne-Marie Philippe, auteure et metteure en scène de « Pour l’amour de Simone », revient sur sa pièce qui a rencontré un vif succès au Lucernaire à la veille du Festival d’Avignon et d’une prochaine tournée… Découvrez notre entretien !
Simone de Beauvoir, l’auteure visionnaire du deuxième sexe , avait passé un pacte avec Jean-Paul Sartre : leur amour était nécessaire, mais il leur fallait vivre aussi, à côté, des amours contingentes. Elle rencontra Jacques-Laurent Bost et, aux États-Unis, Nelson Algren, qui fut sa passion charnelle. À ces trois hommes, elle a écrit des lettres ardentes et crues que trois comédiennes et un comédien interprètent sur scène. Ensemble, ils font revivre une des plus belles aventures intellectuelles et sentimentales du siècle dernier.
Anne-Marie Philippe, comédienne et metteure en scène, a choisi de montrer en quoi Simone de Beauvoir était une femme d’aujourd’hui en puisant dans les correspondances qu’elle a entretenues avec trois des hommes qui ont le plus compté dans sa vie : Jean-Paul Sartre, avec qui elle avait établi un contrat moral « liberté des corps, fidélité des esprits, transparence des relations », le jeune Jacques-Laurent Bost, qui fut l’élève de Sartre, et le très sensuel écrivain américain, Nelson Algren.
De ces séquences amoureuses absolues (Bost et Algren), vécues avec le consentement de Sartre, il nous reste des lettres du quotidien qui mettent en lumière une Simone de Beauvoir moins connue, mais encore plus irrésistible. Sur scène, un seul comédien incarne les trois hommes (Jean-Paul Sartre, Jacques-Laurent Bost, Nelson Algren), alors que trois actrices jouent les trois Simone de Beauvoir que chacune de ses passions amoureuses a révélé à elle-même.
Le spectacle est une lecture croisée de ces lettres qui sont aussi surprenantes qu’émouvantes et souvent drôles. Anne-Marie Philipe s’est attachée dans son montage à trouver des lettres qui racontent un même moment à deux hommes (Sartre et Bost ou Sartre et Algren). Ces deux narrations permettent une plongée passionnante dans l’esprit de Beauvoir et dévoilent une Simone très sentimentale et parfois naïve.