Festival Avignon : « Le songe d’une nuit d’été  » de William Shakespeare

Le 11 nous présente actuellement le chef d’oeuvre de Shakespeare, Le songe d’une nuit d’été. Cette célèbre comédie à travers le prisme des marionnettes est un spectacle incontournable par sa démesure jubilatoire. Consacrée « Shakesqueer », ce joyeux désordre amoureux adapté et mis en scène par Jean-Michel D’Hoop, embarque 8 auteurs(trices) comédiens(ennes) et 16 marionnettes pour nous garantir un spectacle d’une grande qualité.

D’entrée de jeu, les spectateurs sont séduits par la féérie et la magie des personnages qui prennent vie devant eux. Le marionnettiste et sa marionnette ne font plus qu’un de sorte que ce couple improbable prend une dimension réaliste étonnante. Le jeu de ces comédiens allié à leur son expertise est proprement hallucinant. L’adaptation proposée est complètement déjantée. S’inspirant de l’identité queer, ce spectacle prolonge la joyeuse folie de Shakespeare en libérant les les pulsions charnelles de l’inconscient. Dans ce no man’s land où les rêves party se déchainent, la censure et les interdits s’envolent pour le plus grand plaisir des chalands noctambules au son de la musique pop, rock ou rap. La marionnette apporte une touche de beauté poétique décomplexée à ce spectacle haut en couleurs. Mais cette pièce contient en son sein un autre spectacle où les comédiens s’expriment sans leurs marionnettes. Apportant une truculence et une imagination décalée, ils insèrent une singulière histoire tout aussi fantaisiste prolongant l’instant burlesque.

La mise en scène désopilante est créditée d’un rythme qui ne laisse que peu de répit au spectateur qui vole de surprise en surprise. Enfin, saluons ce travail colossal pour aboutir à un tel bijou ! Un spectacle à voir absolument !

Laurent Schteiner