Hot House d’Harold Pinter constitue la 5e et avant-dernière proposition à ce Prix du Théâtre 13. Mise en scène par Loïc Renard, cette pièce sera jouée le vendredi 26 juin à 20h30 et le samedi 27 juin à 19h30.
La pièce se déroule dans une sorte de maison de repos, ou de sanatorium. C’est Noël et il fait anormalement chaud. Le directeur, Roote, et ses adjoints, Gibbs et Lush, s’entretiennent sur les affaires en cours. Abus de pouvoir, abus sexuels, alcoolisme et incompétence généralisée jouent à saute-mouton.
Hot House est écrite dans les années 50, Harold Pinter est encore à l’université. C’est une pièce de jeunesse, particulièrement riche et débridée. Le carnage final est presque délirant ; Pinter se gardera bien, par la suite, d’user de telles extrémités narratives.
Ici rien ne change, rien ne doit changer. La vie de cette maison est rythmée « depuis des temps immémoriaux » par des dizaines de fêtes et de cérémonies traditionnelles. Noël marque le passage d’une année à l’autre et les cycles s’enchaînent, mais le temps n’existe plus.
Pourtant « il est en train de se passer quelque chose ».
Pinter évoque, à travers la confrontation Roote-Gibbs, un changement d’époque. Deux générations s’affrontent, qui prétendent exercer leur pouvoir différemment. Ou plutôt qui développent deux discours différents pour le légitimer.
Roote l’Ancien prophétise depuis son trône. Il connaît le passé, donc il connaît l’avenir. Ses récits sont de nature biblique, il gouverne au nom des pères. Il entretient la légende mythologique du « Fondateur » dont il est le descendant direct.
Gibbs, le mathématicien, l’expert, le futur technocrate, vaut par sa précision, son sang froid, et l’attention qu’il porte aux chiffres. Hot House nous montre la victoire en marche du second.
Qui sait quoi ? Qui entend quoi ? Les micros sont partout – et sacrés – mais certains ne sont au courant de rien. Celui qui sait a le pouvoir. On passe son temps à chercher, véhiculer ou dissimuler des informations.
Qui veut quoi ? Que doit-on vouloir ? Hot House est le spectacle d‘une société qui aliène, qui contrôle jusqu’aux désirs de ses membres, et transforme les individus en agents. Ce que les hommes doivent vouloir, c’est la perpétuation de l’ordre établi.
« Et soyez contents… »
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