C’est sur un texte joliment écrit de François Rollin et de Jean-Jacques Vanier que le Pingouin a pris son envol à l’occasion de ce festival. Si l’on associe aisément Beaudelaire à son albatros, Jean-Jacques Vanier a tout du pingouin. Dans un seul en scène hilarant, il explore, pour notre plus grand plaisir, des scènes de vie des plus cocasses. Zygomatiques sensibles ou fragiles : s’abstenir !
Jean-Jacques Vanier dynamite le festival humour et eau salée en déclenchant le rire sur son passage. Les situations s’enchainent sans que le public puisse voir les transitions tellement le texte est subtile. Des cours de danse catastrophiques et humiliants en passant par des séances minables chez le psy, ou dans une pâtisserie hostile ou encore sur les plages mazoutées, tout concourt à décrire des situations ubuesques où émerge l’absurde.
Son affinité avec Raymond Devos est patente. Ce personnage qu’il interprète à merveille, témoin d’une situation toujours absurde, voire kafkaïenne traduit bien le parallèle avec les sketchs du regretté Raymond Devos. A cet titre sa longue collaboration avec François Rollin s’avère encore une fois payante dans la réussite d’un tel spectacle.
La reprise de ce spectacle indémodable constitue un cadeau pour un public avide d’humour loufoque. Ce comédien bourlingueur, qui s’est démultiplié pour un nombre incalculables de causes, affiche toujours un optimisme et un bonheur qui ne se sont jamais démentis.
« Le pessimisme est la racine carrée de l’optimisme parce que je sais qu’il y aura plus que jamais du plaisir encore d’autres bonheurs de croisière ». (Jean-Jacques Vanier)
Laurent Schteiner
L’envol du Pingouin de François Rollin et de Jean-Jacques Vanier
mise en scène de François Rollin
avec Jean-Jacques Vanier