C’est dans une adaptation truculente d’Arnaud Bédouet sur la correspondance de Gustave Flaubert que Jacques Weber dévore avec tendresse et mordant, chaque soir au Théâtre de l’Atelier, le verbe de ce célèbre écrivain. Ce « presque » seul en scène s’avère être un régal qui nous enchante tant par le jeu de cet immense comédien que par ce texte savoureux.
Gustave, retiré en sa demeure, invective en prenant à témoin son domestique, Eugène, sur ses amours contrariés. Louise l’a quitté contre toute attente. Le personnage, bouffi d’orgueil et rempli de fatuité, ne peut admettre les choses telles qu’elles s’imposent à lui. Discourant avec esprit sur les relations amoureuses des hommes et des femmes, Gustave, outrancier, nous fait sourire par la finesse de ses propos. Des mots qui font mouche et qui soulignent le remarquable travail d’adaptation d’Arnaud Bédouet transformant ainsi cette correspondance épistolaire en un beau moment de théâtre.
Gustave critique, se gausse, provoque, vocifère, rit, danse… Jacques Weber nous fait ainsi partager un arc-en-ciel d’émotions qui permet de dessiner les contours de cette personnalité incontournable du XIXe siècle. Tous les sujets à caractère philosophique sont abordés dans cette pièce : la vie, l’amour, la mort, le sexe, le métier d’écrivain et ses contemporains. A bien des égards ce texte, qui brille par sa qualité littéraire et dont son actualité traverse les époques, est magnifié par le talent de Jacques Weber. Un moment de théâtre à ne pas rater !
Laurent Schteiner
Gustave d’Arnaud Bédouet, librement inspiré de la correspondance de Gustave Flaubert
Avec Jacques Weber et Philippe Dupont
Crédits photo: Kim Weber
Théâtre de l’Atelier
1 Place Charles Dullin
75018 Paris
Location : 01 46 06 49 24
www.theatre-atelier.com
Jusqu’au 23 août 2015 à 21h00 (du mardi au vendredi) le dimanche à 15h30