Joris Barcaroli est un véritable tout-à -tout musical (musicien, compositeur, instrumentiste et chanteur), puisqu’il s’est illustré tout au long de sa carrière dans différents genres (musique classique, spectacles musicaux, musique traditionnelle ou encore musique de films). Il a accepté de s’entretenir avec nous sur son dernier projet, Mescla, un spectacle musical composé en occitan.
Mescla, un retour aux sources
Mescla en occitan signifie mélange. C’est un projet musical qui fait de la création sur des textes en occitan. Quand j’ai eu l’idée de créer ce groupe en 2019, j’ai voulu réunir 4 personnalités musicales assez fortes aux univers très différents. Mon objectif était de situer cette musique dans une musique folk, « trad » (parler du trad. revient à définir cette musique par l’oralité, l’improvisation de chacun). L’histoire des musiques « trad » s’est formée exactement de la même manière.
Les racines de l’occitan
L’occitan est une langue utilisée dans tout le sud de la France, une langue latine qui ressemble beaucoup au français. Elle s’étend du Sud-ouest au nord de l’Italie. Les piémontais se considèrent d’ailleurs comme occitans. Dans l’occitan, on peut regrouper plusieurs langues. A Nice, il existe une langue qui s’appelle le niçois et qui possède de petites variantes par rapport à l’occitan et au provençal. Ce sont des dialectes occitans.
Un groupe à l’inspiration musicale « trad. »
Je me suis entouré d’une chanteuse lyrique qui vient de la musique classique, ou musique écrite sur partition, d’un harmoniciste et chanteur qui vient du blues (sachant que le blues est aussi une musique « trad. », une musique qui vient d’outre-Atlantique, d’une chanteuse et instrumentiste italienne qui disposait d’une expérience de « trad. » et de rock au placement vocal très particulier. Je suis moi-même instrumentiste et j’ai chanté pendant des années dans des groupes de musique « trad. » mais aussi du classique et du lyrique. La base musicale que j’apporte est la plus simple possible. Ensemble, oralement on construit nos morceaux. C’est un travail assez long mais qui permet au final d’avoir une très grande cohésion entre chaque membre du groupe et une musique un peu hybride composée des influences de chacun.
Une musique aux multiples influences
Je fais beaucoup de cordes pincées qui sont des dérivées de la guitare que l’on retrouve à travers beaucoup de musique traditionnelle méditerranéenne. Je travaille avec un bouzouki, un cistre qui sont des instruments que l’on joue avec un plectre. On utilise l’harmonica qui est un instrument utilisé dans beaucoup de musique traditionnelle, le violon, la flute et des percussions. Ce sont des instruments utilisés très fréquemment dans beaucoup d’endroits à la fois en classique que dans le folk, dans le « trad. » et la musique méditerranéenne. Dans chaque musique « trad. », on essaye de s’identifier dans un genre. J’aime les influences qui viennent d’univers très variés autant du sud (musique méditerranéenne et orientale) que du nord (musiques celtiques, irlandaises …). C’est pourquoi on a créé cet outil folk meditrranéo car le folk nous ramène à une musique populaire occidentale. Notre identité est celle d’un groupe méditerranéen qui travaille en langue occitane. Nous venons de Nice, une région très transfrontalière influencée autant par la musique méditerranéenne qu’arabe.
L’identité musicale avant tout
Maintenant pour nous l’objectif est de jouer et de créer une matière musicale sonore, une identité et de travailler sur la création d’un répertoire. Et enfin réaliser un album pour 2023 2024.
Propos recueillis par Laurent Schteiner