Phénix Festival : Entretien avec Eva Schumacher autour de sa proposition inédite de soirées « cyborgs »

par | 24 Mai 2023

En marge de la sélection officielle du Phénix Festival, Eva Schumacher, metteuse en scène et autrice du collectif SnowApple et chargé de programmation pour le compte du Festival Jardin Rouge, nous a offert un entretien passionnant autour du partenariat de Jardin Rouge avec le Phénix Festival pour cette 3e édition. 

Quelle est la genèse du collectif SnowApple ?
Eva Scumacher_
Ce collectif existe depuis près de 10 ans. Il s’agissait à la base d’un groupe de musique qui a évolué énormément en se tournant vers le théâtre et en devenant une maison de production. J’ai commencé à travailler pour SnowApple quand la directrice Laurien Schreuder s’est tournée vers des pièces en prenant appui sur tous types de théâtres (physique, mouvement…).

Comment s’articule Jardin Rouge dans cette configuration ?
E.S._ Jardin Rouge connait cette année sa 3e édition. Jardin Rouge est une idée née à Amsterdam car nous voulions créer un festival. SnowApple étant basé entre Amsterdam, Mexico et Paris, nous avons eu la chance d’avoir une carte blanche d’un théâtre à Amsterdam pendant un mois. C’est ainsi que ce festival est né.  L’idée était de créer une communauté d’artistes et une communauté avec le public autour de formes théâtrales qui sont audacieuses et expérimentales reposant sur la pluridisciplinarité. Celle-là même qui nous tient à coeur et qu’on ne peut trouver ailleurs.

Pourquoi ce vocable de Jardin Rouge ? 
E.S._ Lorsqu’on a créé ce festival, on l’a créé dans un lieu qui s’appelle le Roode Bioscoop, un ancien cinéma anarchiste qui veut dire le cinéma rouge. L’adjectif « rouge » s’est imposé comme une transgression libre brisant les codes. Le terme « Jardin » permettait de désigner un concept où chacun pouvait mettre sa patte et prendre de nouvelles formes à chaque fois.

Remontons aux origines de ce partenariat avec le Phénix Festival…
E.S._ C’est la rencontre avec Sandra Vollant lorsque nous tournions avec notre spectacle Mr Moon. Nos affinités sur la question du hors-norme, la marge, de l’étranger, de la différence coïncidaient pleinement. Cette rencontre est un véritable coup de coeur car elle est devenue depuis notre attachée de presse. Elle nous a même suive à Edimbourg, au Fringe pour suivre le spectacle et rencontrer la troupe. Nous voulions organiser Jardin Rouge à Paris. Elle nous a proposé alors ce partenariat.

Que va présenter Jardin Rouge ? 
E.S._ On va présenter une forme particulière qui sera un cyborg cabaret car nous travaillons cette année sur le thème de l’avenir, de l’anticipation. Donc le thème des cyborgs colle parfaitement avec celui du Phénix. Nous allons créer 5 soirées qui seront les nocturnes du Phénix où SnowApple Collective va présenter et inviter des artistes. Tout se passera au TRUC qui est un lieu exceptionnel qui se prête au cabaret, qui accueille régulièrement le cabaret du secret. Il s’agit d’un lieu excentrique et biscornu Nous jouons également maison va inviter des artistes locaux et internationaux (Otomo de Manuel, Juliette Dragon, Ilel Elil, le Cabaret des filles de joie et le groupe Medz Bazar entre autres). Il s’agit des figures du monde du monde du cabaret, de l’expérimentation et du pluridisciplinaire. Chaque soir, il y aura une thématique différente. On va travailler avec des disciplines différentes (cirque, poésie, danse, musique et cabaret avec une fin de soirée festive où on invite le public à danser avec des DJ au son de la musique Live.

 

 crédit : Louis de Ducla

Comment avez-vous valorisé les artistes de Jardin Rouge ?
E.S._
Nous voulions des artistes locaux ou internationaux au croisement de plusieurs disciplines et dans le thème du futur. Dans une soirée, nous allons avoir un voyage qui va aller de la musique avec un performance de cirque aérien, avec de la corde lisse, du burlesque, du cabaret chanté pour aller vers les arts visuels. Il y aura une exposition immersive qui se retrouvera pendant tout le festival. Quels sont les voeux que l’on se souhaite pour l’avenir ? L’idée est de créer une fausse conférence où les gens viennent pour assister à une succession d’expériences sur le futur. Chaque artiste vient proposer une idée de ce que pourrait être le futur. Cela va donner des choses assez mélangé… Il y a des artistes qui sont beaucoup plus sarcastiques, ou davantage dans la poésie. 

Propos recueillis par Laurent Schteiner

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