Britannicus Tragic circus adapté de Jean Racine fait parti de la belle sélection du Phénix Festival 2022. Il sera à l’affiche du Théâtre La Bruyère les 11 et 13 juin à 18h et le 12 juin à 20h. Pierre Lericq, auteur et metteur en scène du spectacle a accepté de nous dévoiler les secrets de sa création dans le cadre de notre format Focus.
La Genèse du projet : est-ce une commande ou une pure création ?
“J’avais déraciné Andromaque auparavant. De jeunes comédiens m’avaient demandé de faire un stage sur une autre pièce de Racine. J’ai proposé de travailler sur Britannicus. La création est donc partie d’un stage. L’écriture que j’avais réalisée dans ce cadre là m’a vraiment donné envie de monter cette pièce dans un cadre professionnel.”
Quelles contraintes vous sont apparues à la lecture, au plateau ?
“Aucune. L’écriture de Jean Racine me nourrit ce qui me permet de partir dans mon imaginaire par rapport à la trame racinienne qui est très puissante.”
Quelles libertés par rapport au texte se sont imposées lors du travail au plateau ?
“Toutes les libertés. Pour autant, je ne voulais surtout pas trahir Racine que j’adore. Je suis parti des vrais enjeux de la pièce en mettant la farce au premier plan.”
La mise en scène vous est-elle apparue de suite ?
A partir du moment où l’idée du cirque m’est venue à la lecture, j’ai décidé d’installer le décor sous un chapiteau qui n’en est pas réellement un bien sûr. Tout est symbolisé dans l’histoire du chapiteau et à travers les monstres que je présente.
Comment s’est déroulé le travail avec les comédiens ? “Je les ai fait travailler sur une enfance, un rire, quelque chose qui relève de la farce, tout en demandant de garder la tragédie à l’intérieur de soi. Ce n’est pas quelque chose de l’ordre de la raison. Je devais amener mes comédiens dans cette ligne de crête entre le tragique et la farce. Je ne cherchais pas de bons acteurs mais plutôt à aller creuser dans la nature humaine de chacun et non dans leur culture.”
Entre le travail de mise en scène et la direction, quel rôle à votre préférence ?
“La direction d’acteur. Je trouve que tout part de là. Ce qui m’intéresse, c’est le dépassement, pouvoir sortir des sentiers battus, passer outre les clichés et les limites de l’acteur et pouvoir aller au-delà. Je pense que si un acteur est capable de monter sur scène avec une enfance, une puissance, un imaginaire particuliers, il n’y a pas besoin d’ajouter autre chose en matière de mise en scène. L’acteur fait figure de médium au travers duquel toute l’information passe.”
Un mot pour définir votre rapport à la mise en scène ?
“La libération. La libération de l’acteur, la libération du public par le rire. Je cherche le moyen d’atteindre un niveau de libertés, permettant de s’affranchir de ce qui empêche d’exister pour ce qu’on est.”
Propos recueillis par Marie-Amélie LORHO