Phénix Festival : Focus sur la mise en scène de Thierry de Pina, metteur en scène de « Le mardi à Monoprix »
Dans le cadre du Phénix Festival, Thierry de Pina, interprète et metteur en scène, revenant sur les contours de sa mise en scène Le Mardi à Monoprix, nous livré un entretien passionnant. Sa création sera à l’affiche de La Nouvelle Seine les 30 mai, 10 et 17 juin à 19h.
Quelle est la genèse du projet ?
J’ai découvert Emmanuel Darley à travers ce texte Le mardi à Monoprix. Dans un premier temps, je ne voulais pas mettre en scène ce spectacle parce que je jouais déjà un seul en scène de Pierre Notte où j’étais déjà en robe et talons. Je ne souhaitas pas qu’on me catégorise dans ce type de personnage. J’ai travaillé sur un premier texte d’Emmanuel Darley, Qui va là ? Maintenant, à distance de ce spectacle de Pierre Notte, j’ai eu envie de monter Le mardi à Monoprix. Ce qui m’a plu dans ce projet est la tolérance, le vivre ensemble. La compagnie est très engagée dans la singularité et la différence. Les personnes en mage, quelles qu’elles soient, me touchent particulièrement.
Comment vous est apparue la mise en scène ?
Ce qui m’a inspiré avant tout était la transparence. Dans tous les textes d’Emmanuel Darley, il est question du regard de l’autre. Quand on croise un trans-identitaire, on se pose toujours la question jusqu’où est-il allé dans sa transformation ? On a toujours tendance à détailler la personne. Je voulais travailler la transparence du regard du spectateur. Marie-Pierre a dû se construire, malgré le regard de l’autre, et a parfois voulu être transparente mais en étant transparente elle ne peut exister.
Quels ont été les problèmes rencontrés ?
Il y a eu aussi le choix de la robe. Je ne voulais pas aller dans la caricature mais que la robe soit davantage un concept que la réalité. Je voulais travailler la transparence et le regard malsain de l’entourage sur ce besoin de voir ce qu’il y a sous les vêtements. C’est grâce à Jean-Paul Gaultier et Glenn Martens, designer du « Y Project, » qui travaillent beaucoup sur les genres, que j’ai pu me la procurer. Elle représente l’investissement du spectacle ! Pour le reste, peu de contraintes. Il n’y pas de lieu défini. Cela nous laissait une possibilité de mises en scène incroyables.
Comment s’est déroulée la direction d’acteur ?
Etant le comédien sur scène, j’ai eu la chance de bénéficier de personnes de confiance qui m’ont fait des regards extérieurs. Tous ces regards sont complémentaires et aucun ne s’est opposé. Ce qui est vraiment très agréable.
Un mot pour définir votre mise en scène ?
Sonore et mise en lumière.
Avez-vous un souvenir marquant à nous partager ?
Ce sont les dessous de la création, ce teaser réalisé à l’Hôtel J’adore sous la direction de Sandra Vollant. C’était la première fois que je présentais Marie-Pierre, hors de scène, dans un contexte très particulier sans son costume avec la barbe. J’ai trouvé cela amusant de transposer Thierry dans ce personnage et dans un lieu qui n’est pas actuel.
Propos recueillis par Laurent Schteiner
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