Récemment programmée au Théâtre de la Contrescarpe, le seul-en-scène « Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins » est une jolie réussite, mettant en lumière le talent d’interprétation de Miguel-Ange Sarmiento et la délicatesse de la mise en scène de Rémi Cotta. Le spectacle affichait d’ailleurs complet pour sa dernière date, mais n’ayez crainte ce solo poétique sera bientôt de retour à l’affiche, qui plus est dans plusieurs langues.
Une histoire d’amour, une passion folle. De celles qui rentrent dans les chairs, qui imprègnent chaque pore de la peau, qui pulse dans chaque veine pour prendre peu à peu possession du corps tout entier. Miguel-Ange Sarmiento incarne un homme souffrant de cette maladie là , il retrace avec nous l’histoire de la douleur amoureuse, une dissection délicate du coeur qui souffre, le chemin de la résilience face à la maladie d’aimer. Dans une complainte mélancolique il s’adresse à sa muse, avec sensibilité et pudeur, enrobant ses mots de douceur pour se livrer à elle tout entier. En fil rouge on retrouve la mélodie si particulière de la langue de Matéi Visniec, le jeu de pistes autour des sonorités des mots, un langage toujours porteur de sensations et d’images oniriques. La mise en scène et la scénographie de Rémi Cotta se veulent sobres, laissant toute la place au poème, permettant à  la plainte d’amour de remplir tout l’espace du petit théâtre. Rémi Cotta choisit simplement d’ancrer son personnage dans un univers évoquant la nature, décor, sonorités et accessoires le transforment en effet en campeur solitaire, venu se perdre au clair de lune pour mieux réaliser son introspection voire sa guérison. Refuge, maison, siège de sa solitude, une tente en élément principal sur le plateau deviendra alors escargot pour finaliser l’atmosphère unique de ce solo.
Audrey Jean
Comment j’ai dressé un escargot sur tes seins Â
Auteur : Matéi VISNIEC
Mise en scène et scénographie : Rémi COTTA
Distribution :Â Miguel-Ange SARMIENTO
Musique originale :Â Eric CRAVIATTO
Crédits photos Fabienne Rappeneau