Le Théâtre 13 Seine nous propose en ce moment un voyage pour le moins insolite. Sous la houlette d’Arthur Deschamps une joyeuse équipe d’artistes dessine les contours de ce spectacle inclassable, une création qui emprunte au clown, au théâtre de l’absurde tout en traçant sa propre voie poétique et loufoque. « Les Métronautes » ou autant de situations qui mettent en lumière les turpitudes drolatiques que rencontre le genre humain lorsqu’il est en contact rapproché avec ses congénères.
Bien que « Les Métronautes » mettent en scène toute une série de situations cocasses du quotidien, tout ici fait preuve d’originalité. Un dispositif minimaliste mais visuellement très efficace, la direction d’acteurs profondément ancrée dans un travail de corporalité et le texte enfin s’apparentant à un grommelot loufoque et truculent, l’ensemble fait immédiatement sens et bascule le spectateur dans un univers ludique, fantasque et haut en couleurs. Le tempo est précis, rythmé sans ménagement par un conducteur de rame bougon et les arrêts inopinés du métro aux stations parisiennes, le flux ininterrompu des passagers qui montent et descendent de la rame semble ne jamais se tarir. « Les Métronautes » vous emmènent littéralement en voyage dans les transports en commun parisien, un système fourmillant qui représente évidemment un véritable vivier de solitudes, de névroses en tous genres, de rires, de mouvements en somme, d’interactions et de rencontres. En tendant un miroir déformant à ses acteurs Arthur Deschamps force à peine le trait, chacun reconnaitra au premier coup d’oeil ses situations rencontrées dans le métro. Avec humour et bienveillance cependant, il nous renvoie ainsi à notre condition d’humain faisant partie d’un tout, forcés à interagir avec autrui, à l’inclure dans son espace vital surtout lorsque celui-ci est comprimé par la petitesse du wagon. Neuf acteurs au plateau pour s’amuser follement de toutes ces petites détresses, pour se moquer gentiment des méchants, des trop gentils, des fous, des séducteurs insistants, et de tous les autres. Ils sont quelque part entre les Monthy Python et les Deschiens, des clowns adorables et exaspérants à la fois, des personnages colorés et grimaçants que l’on est sûrs de croiser encore et encore dans le couloirs du métro. Embarquez vite dans la rame, vous ne serez pas déçus du voyage.
Audrey Jean
« Les Métronautes » texte et mise en scène d’Arthur Deschamps
avec Patrice Bertrand, Luana Duchemin, Nicolas Fenouillat, Marina Glorian, Lucas Hérault, Alexandre Lenis, Canaan Marguerite, Marlène Rabinel et Pauline Tricot
Assistante à la mise en scène Camille Merité, Chorégraphie Nour Caillaud, Accompagnement corporel Paul Ankri, Percussion Nicolas Fenouillat, Costumes Félix Deschamps, Lumières François Menou
Credit photo Églantine
Jusqu’au 4 Avril au Théâtre 13 Seine
Du mardi au samedi à 20h
Le dimanche à 16h