Sandra Vollant, fondatrice du Festival Phénix revient sur la genèse de son projet…

L’histoire qu’une jeune quadra et d’un oiseau de bon augure.

Plutôt culottée … Il était une fois une jeune quadra confinée dans sa campagne natale. En plein arrêt de la culture, presque encore sous le coup de la sidération, cette attachée de presse de métier rêve à une organisation qui revisiterait le fonctionnement du spectacle vivant. Plutôt que de penser au « monde d’après », elle réfléchit au « monde d’à côté » : celui qui ne critique pas certaines institutions mais qui les accompagne, celui qui pallie certains dysfonctionnements que son expérience a soulevés. Elle pense à un Théâtre exclusivement dédié à la création, enfin organisé à Paris sur 3 semaines en juin, il permettrait aux jeunes spectacles de se constituer un dossier (public, presse et programmateurs) avant qu’ils ne se frottent au « plus grand théâtre du monde ». Dans le même temps, les spectateurs qui ne peuvent s’offrir Avignon pourraient eux aussi découvrir des créations en exclusivité. Tout ceci n’avait plus qu’à s’organiser dans un monde solidaire. Un an plus tard, alors que la culture est restée confinée, c’est chose faite. L’oiseau de bon augure qui n’aurait jamais cru aussi bien porter son nom s’apprête à déployer ses ailes. Il s’appelle PHENIX FESTIVAL.

Une ronde vertueuse …

Plutôt que de tirer la couverture vers soi, chacun tend la main vers l’autre. Le Phénix Festival applique ce principe de base à tous les niveaux : entre directeurs de salle, compagnies et spectateurs, entre compagnies tout simplement, entre professionnels du même métier aussi … Les spectacles ne sont pas programmés au Phénix Festival, ils font partie intégrante du Phénix Festival.
Chacun communique pour tous, tous sont sur un même pied d’égalité et les investissements (comme pour la communication) sont mutualisés. Au delà de l’événement, le Phénix Festival est en quelque sorte une philosophie dont les maitres mots sont bienveillance, cohésion, partage, transparence.

Le feu sacré …

Organiser ses pensées, poser la philosophie sur le papier. Réfléchir à un modèle économique viable, équitable pour les spectateurs, les compagnies et les théâtres. Rencontrer des directeurs de salles à Avignon. Convaincre des théâtres parisiens de participer au nouveau modèle économique. Lancer un appel à candidatures. S’entourer. Constituer un comité de lecture, et avec lui étudier les dossiers.
auditionner, sélectionner… Toutes ces étapes sont aujourd’hui franchies. Qu’il s’agisse de l’instigatrice, des bénévoles, des compagnies, des théâtres participants, le Phénix Festival est un concentré de feux sacrés.

Surtout engagée … 

Tout est parti d’un constat probant. Voilà plus de 10 ans qu’elle voit des compagnies investir dans leurs créations, investir au festival d’Avignon, investir dans une salle à Paris, investir mais pour quel retour sur investissement ? Le monde de la culture n’a jamais été facile, il est de plus en plus dur : les tournées se raréfient, les pages culture aussi, Pourtant, gouvernées par la passion, par la croyance, la projection, inlassablement, bien qu’essoufflées, les compagnies continuent de créer. Il était temps de penser différemment, de les accompagner. Que le terreau du spectacle vivant soit choyé.

A l’horizon … La 1ère édition du Phénix Festival c’est :

6 théâtres parisiens « Partenaires Engagés »
15 théâtres avignonnais affiliés
20 membres du comité de sélection
110 candidatures étudiées
20 spectacles sélectionnés
75 artistes sur scène
5 régions représentées
21 métiers impliqués

PREMIERE EDITION DU PHENIX FESTIVAL
Du 1er AU 20 JUIN 2021
SOIREE D’OUVERTURE LE 31 MAI
A LA NOUVELLE SEINE.

A l’instar des différents « printemps » que nos sociétés ont connus, peut-être est-ce un « printemps culturel » qui se prépare là. Un printemps où le spectacle vivant pourra renaitre après plus d’un an de fermeture. Renaitre différemment, dans le mouvement de la cohésion. Croisons les doigts pour que nos théâtres rouvrent, croisons les doigts pour que la première édition du Phénix Festival puisse s’épanouir.

« Plutôt que d’enfourcher le tigre,
j’ai préféré chevaucher le Phénix, histoire de prendre de la hauteur. »
Sandra Vollant, Fondatrice du Phénix Festival

Share This